Vous ne savez pas comment vous y prendre pour vous ridiculiser, vous gâcher la vie ou détruire votre vie sociale de manière durable ? Je vais vous faire gagner du temps, suivez bien les étapes...pour un meilleur rendu.
vendredi 22 décembre 2017
EN CLIENTÈLE
Aujourd'hui, nous allons apprendre à donner l'illusion du professionnalisme, mais pas trop longtemps. (Veillez à respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu.)
Etape 1 : Ayez un travail. Ben oui. Et je ne veux pas entendre de "oui mais c'est la crise", "Pôle Emploi ne fait rien pour moi", blablabla... Trop de blabla. J'ai donné déjà. (C'est pas de oim, c'est de Bibi, ce qui revient au même, convenez-en). Bref, ayez un travail.
Etape 2 : Rendez-vous chez votre plus gros client. Pas le petit prospect tout pourri que vous ne reverrez jamais, non, le plus GROS client, celui que si tu te plantes, t'es mort. Et va essayer de donner l'illusion du professionnalisme quand t'es mort, tiens. Ou fêter ce putain de Noël. C'est là qu'on se rend compte qu'il y a au moins 2 trucs qu'on ne peut plus faire quand on est mort. Je m'éloigne du sujet, je sais mais mon sujet est chiant de base donc on s'aère.
Etape 3 : Modelez votre visage avec vos nerfs, vos mains, de la sans clou ni vis ou ce que vous voulez pour lui donner un air de "comment je suis trop sérieuse comme meuf, avec moi ton dossier il va aller comme sur des roulettes (c'est-à-dire droit dans l'abribus parce que moi, j'ai jamais tenu plus d'une nanoseconde sur des rollers)". Tout concentré que vous êtes sur la tronche que vous tirez, oubliez que vous portez des talons de 10 et manquez de vous étaler. Si vous vous étalez pour de bon, profitez-en pour baiser les pieds de votre client, petite astuce du plus bel effet que je vous donne gratos.
Etape 4 : Précédez votre client dans l'ascenseur. Laissez les portes se refermer. Et, très important : laissez les portes se refermer AVANT qu'il n'entre. Oui ça met mal à l'aise, mais c'est aussi à ça qu'on juge un professionnel, à sa capacité à...et je ne sais pas du tout comment finir cette phrase. En tout cas, reprenez vite votre air de mec super pro quand vous rouvrirez cette porte pour laisser monter votre client, la magie du voyage en ascenseur fera le reste...
Etape 5 : Lors de l'entretien, dissimulez le sentiment d'extase qui vous envahit lorsque vous entendez votre client vous avouer : "Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, je suis à côté de mes pompes". Attention, ne commettez pas l'erreur de lui dire vous aussi. Gaffe, ça devient technique là : penchez un peu la tête tout en la secouant latéralement, souriez comme si vous regardiez un mignon enfant cul-de-jatte essayer de monter sur un vélo sans roues (souriez comme si le mec risquait pas d'aller loin, quoi) et prononcez une phrase du type : "justement, mec, je suis là pour t'aider avec mon professionnalisme de déglingos, je serai ton épaule". Touchez vous l'épaule en même temps pour lui rappeler ce qu'est une épaule. Sentez que la couture de votre pull est vachement saillante dis donc, comment ça se fait ?
Etape 6 : Cachez votre malaise quand vous réaliserez que vous avez tellement bien préparé cet entretien que vous avez mis votre pull à l'envers.
Voilà, vous avez donné l'illusion du professionnalisme, mais pas trop longtemps.
Et qui c'est qui a gagné du temps ?
LA RÉUNION SURPRISE
Aujourd’hui nous allons apprendre à exprimer sans équivoque votre refus catégorique de toute évolution professionnelle à votre hiérarchie grâce au repas de Noël de votre entreprise. (Merci de bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu.)
Étape 1 : Laissez vos collègues se jeter sur ce qui se mange et jetez-vous sur ce qui se boit.
Étape 2 : Jetez-vous sur ce qui se boit. (Je sais je l’ai déjà dit mais il faut le refaire.)
Étape 3 : Répétez les étapes 1 et 2.
ATTENTION ASTUCE : Évitez à tout prix les mélanges. C’est-à-dire commencez par le Champagne, puis le rhum coco, puis le rouge, puis le blanc. Mais ne les mélangez pas. Parce que c’est pas bon.
Étape 4 : Dites très fort des choses plus ou moins intelligentes, plus ou moins agréables ou plus ou moins décentes à tous vos collègues.
Étape 5 : Une fois que vous êtes prêt à rentrer chez vous, apprenez que vous devez assister à une réunion de travail surprise. (Le terme de surprise ne fait pas ici référence à une pochette remplie de cotillons mais plutôt à une pochette remplie de « hein ??? Comment ça le chef m’attend dans son bureau ? Mais je peux pas y aller, je suis bourrée »)
Étape 6 : Usez d’une jolie démarche sinusoïdale pour entrer dans le bureau du chef et acceptez un chocobon (oui votre chef a des chocobons.)
Étape 7 : Ne comprenez rien du tout à ce qui se raconte autour de vous, mais interrompez quand même vos interlocuteurs interloqués pour dire de la merde, avec aplomb si possible. Et la bouche pleine (de chocobons hein) (on a dit qu’on ne voulait pas évoluer)
Étape 8 : Croyez avoir admirablement donné le change et, avant de quitter dignement le bureau, remarquez l’énorme tas d’emballages de bonbecs devant vous et demandez, un peu outrée, qui a osé s’enfiler 16 chocobons pendant la réunion. (Je vous le dis qui c’est ou c’est pas la peine ?)
Voilà, c’est avec force et une détermination sans faille que vous avez encore affirmé votre farouche refus d’obtenir un avancement dans cette boîte. Bravo et joyeux Noël.
Et qui c’est qui a gagné du temps ?
vendredi 5 mai 2017
LE NOUVEAU PAUVRE
Tu n’as jamais roulé sur l’or mais ces derniers temps, entre
les prix qui chopent la même courbe ascendante que les besoins que tu crois
avoir, tu es carrément dans la daesh, autrement dit, ton larfeuille s’est
radicalisé. Et on sera tous d’accord pour dire que le plus ennuyeux dans le
fait d’être pauvre, c’est qu’on ne peut plus se la péter (manger vient en 2).
Heureusement, tu vas découvrir ici comment vivre ta pauvreté avec arrogance.
Merci de respecter scrupuleusement toutes les étapes pour un meilleur rendu.
Etape 1 : Si tu veux être un pauvre puant, il faut
commencer par être pauvre. Alors benne-moi tout de suite cette vieille SICAV qui
traîne. (Je ne sais absolument pas ce qu’est une SICAV parce que j’ai une
longue expérience de pauvre, mais si tu as 6 caves tu es riche aussi, vigilance
donc.)
Etape 2 : Déclare publiquement abandonner ta voiture au profit du vélo. Au début tu
avais un vélo, ensuite tu as pu te payer une voiture, maintenant tu es
contraint de circuler re à vélo. C’est ce qu’on appelle recycler. Et recycler,
c’est écolo. Tu protèges la planète, tu peux te la péter grave.
Etape 3 : Si le vélo c’est trop cher, tu peux marcher.
Marcher, c’est bon pour la santé. Tu marches, donc tu prends soin de toi, donc
tu t’aimes, donc tu aimes les autres. C’est en tout cas ce que penseront tous
les connards qui sont branchés psychologie (oui, vous tous). En fait tu n’aimes personne, tu détestes
marcher mais c’est pas grave, tu es sportif, tu peux te la péter.
Etape 4 : Déclare publiquement que tu n’achèteras plus
jamais de fringues de marque. Alors par « marque » j’entends les
marques auxquelles tu avais accès à l’époque où tu pouvais acheter de l’essence,
à savoir : Tex et Kiabi. Double intérêt : tu n’es plus un fashion-mouton
et tu n’engraisses plus les multinationales qui font travailler les enfants.
Double conséquence fâcheuse : tu es
le seul en pantacourt et t’as foutu des milliers de gosses de 6 ans au chômage.
Mais tu es un consommateur responsable, tu peux te la péter de ouf.
Etape 5 : Chez toi on s’éclaire à la bougie senteur
vanille et on ne tire plus la chasse. Parce que l’eau et l’électricité ça coûte
une fesse. Au début tu pensais construire des toilettes sèches en bois, mais le
bois ça coûte l’autre fesse. Du coup maintenant, pour aller chier, t’as juste
besoin d’une pelle. C’est formidable, car en économisant l’eau, l’énergie et la
forêt, tu protèges la planète. En plus tu fais de l’engrais. Tout est dans la
présentation. Dis que c’est un choix et pète-toi-la.
Etape 6 : Ton enfant est teubé et il aurait besoin d’un
soutien pédagogique mais tu n’as pas les moyens. Dis que c’est un artiste (non
pas autiste, artiste). Tu es un parent génial qui n’essaie pas de faire entrer
son gosse dans un moule et qui le laisse exploiter ses compétences intrinsèques
même si elles consistent à essayer de faire entrer le pot de mayonnaise dans l’anus
du chat. Tu dis non à la rigidité du système éducatif, tu es un rebelle et un
parent impliqué, tu peux te la péter.
Voilà, tu peux maintenant toiser ton entourage et t’empanacher
de fierté. C’est-à-dire que tu peux boire des panachés de manière décomplexée,
la bière, t’as plus les moyens.
Et qui c’est qui a gagné du temps ?
vendredi 31 mars 2017
LES RAVIOLIS EN BOÎTE
Qu'est-ce que je voulais dire d'important déjà...? Ah oui ! Les raviolis en boîte, c'est pas bon. Vous voulez vous assurer que les
raviolis en boîte c’est pas bon et ne savez comment vous y prendre pour
acquérir cette certitude ? Suivez simplement ces étapes. (Merci de les
respecter scrupuleusement, pas contre, déconnez pas)
Etape 1 : Allez au supermarché. Passez devant les
raviolis en boîte. En votre for intérieur, celui avec des créneaux (10 balles
pour celui qui pige ce jeu de mot), dites-vous que les raviolis en boîte, c'est
pas bon.
Etape 2 : Achetez-les quand même parce que "ça
dépanne".
Etape 3 : La semaine suivante, au moment de préparer les
repas, cherchez un aliment comestible dans votre placard. Contournez
méthodiquement la boîte de raviolis. Mangez tout ce qu'il y a autour. Parce que
les raviolis en boîte, c'est pas bon.
Etape 4 : N’ayez plus le choix. Ouvrez la boîte de raviolis. Dites-vous que ça n’a
pas l'air bon.
Etape 5 : Mangez les raviolis en vous disant que,
effectivement, c'est pas bon.
Etape 6 : Demandez-vous pourquoi vous continuez d'acheter
des raviolis en boîte, vu que les raviolis en boîte, c’est pas bon.
Etape 7 : Filez dare-dare au supermarché parce que vous n'avez
plus de raviolis en boîte.
Voilà, maintenant vous êtes vraiment certains que les
raviolis en boîte, c’est pas bon. Sauf que si on n’en achetait pas, qu’est-ce
qu’on mangerait quand on n’a plus rien. Hein ?
lundi 6 mars 2017
HÉROS MAIS PAS TROP
Quand vous étiez petit vous vouliez devenir pompier ou Spiderman. Vous n’avez pas manqué un seul X-Men, et pour vous, les cabines
téléphoniques ne servent pas à téléphoner (enfin ça c’est devenu vrai pour tout
le monde). Vous le savez depuis toujours, sous votre morne costume d’homme
banal se cache un être exceptionnel et l’ambition d’un héros frétille en vous
telle une super-sardine. Vous menez une vie ordinaire en attendant de révéler
votre véritable identité au public. Mais vous le savez, « un grand pouvoir
implique de grandes responsabilités (ou des emplois fictifs) » et vous, les responsabilités, c’est
pas votre délire. Bref, vous voulez bien être un héros, mais pas trop et voici comment vous y prendre (merci de bien respecter toutes les étapes pour un
meilleur rendu) :
Etape 1 : Prenez le train. (Pourquoi le train ? Parce que vous n'êtes pas vraiment Superman. Donc vous ne savez pas vraiment voler. Donc vous achetez votre billet Ouigo comme tout le monde.)
Etape 2 : Prêtez une oreille supersonique à l’annonce-micro du monsieur du train : « urgence médicale,
si un médecin se trouve à bord, merci de vous manifester au plus vite auprès du
monsieur du train »
Etape 3 : Ragez intérieurement de n’avoir pas fait
médecine et par là-même de louper une nouvelle occasion d’illustrer votre incroyable
courage. Demandez-vous si Wolverine a fait un bac électro-technique lui aussi.
Perdez-vous quelques secondes en conjectures et finissez par vous dire que vous
trouverez bien un autre moyen de sauver l’Univers.
Etape 4 : Levez-vous et parcourez l’allée du wagon. Ce
faisant, remarquez les regards des passagers du train, mi-admiratifs, mi-reconnaissants
et réalisez que tout le monde pense que vous êtes médecin et que vous allez de
ce pas ressusciter la petite vieille qui pète son opportune crise cardiaque.
Etape 5 : Profitez de ce moment pour sourire humblement
à vos fans hystériques, osez même le petit clignement de paupières appuyé du
type « c’est bien normal », « ce n’est rien pour moi vous savez »,
« sauver le monde est un peu mon quotidien ma bonne dame ».
Etape 6 : Constatez que pour récolter les lauriers et
toutes les herbes de Provence du héros, nul n’est besoin d’aller mouiller votre
super chemise, il suffit parfois de bien choisir son moment pour aller pisser.
Voilà, vous êtes enfin un héros, mais sans tous les
emmerdements afférents à la fonction. Sont cons ces X-Men.
Et qui c’est qui a gagné du temps ?
vendredi 27 janvier 2017
LE REGARD DES VOISINS
Aujourd'hui, nous allons expérimenter une nouvelle
technique pour parfaire votre image auprès de vos voisins. Ils ont déjà pris
l'habitude de vous voir mettre 7 minutes pour ouvrir votre porte (vous étiez
bourrée), ils vous ont vu vomir dans votre jardinière (vous étiez bourrée), ils
vous ont vu sortir en serviette et pieds nus pour récupérer votre paquet de
clopes dans la voiture (vous aviez la gueule de bois), ils vous ont vu mourir d’étouffement
sous une avalanche de prospectus et d'avis d'huissier parce que vous n'ouvrez
votre boîte aux lettres que le 8 janvier (vous étiez sobre); mais le plus
efficace reste quand même de jeter des trucs par la fenêtre. (Merci de bien
respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu.)
Etape 1. Allez à la plage avec votre sac à main et
remplissez-le de sable.
Etape 2. Une fois à la maison, sortez le contenu de
votre sac ou du moins, croyez le faire.
Etape 3. Secouez énergiquement le sac à la fenêtre du premier étage en disant bonjour aux voisins.
Etape 4. Descendez prestement récupérer votre carte bleue,
un miroir éclaté, des tampax et tout ce que vous avez oublié dans la petite
poche de merde là, sur le côté du sac et qui vient de s'exploser la tronche sur le trottoir, un étage plus bas, aux pieds de la voisine.
Etape 5. Souriez à la dame d’un air de dire « non,
mais ce serait long à expliquer ».
Voilà, vous venez de décrocher le titre de « elle
est un peu bizarre la voisine du premier », ce qui vous autorisera
à apporter une quiche à base de radis et de potiron à la fête des voisins, vous
n’êtes plus à ça près.
Et qui c'est qui a gagné du temps ?
lundi 23 janvier 2017
L'ART TEMPORAIN
Vous rêvez depuis toujours de passer pour un être grossier totalement dépourvu de sensibilité artistique et ne savez comment vous y prendre ? Allez visiter une expo d'art contemporain. (Merci de veiller à respecter toutes les étapes pour un rendu optimal.)
Etape 1. Affichez un air hébété, regardez partout autour de vous et ce, dès la billetterie comme si l'expo commençait par le comptoir. Ne sautez pas cette étape, il est important d'avoir l'air con dès le départ.
Etape 2. Ignorez le sens de la visite et démarrez votre hasardeuse déambulation par la fin du bazar ce, afin de vous assurer de ne rien entraver au thème, déjà obscur.
Etape 3. Pénétrez dans une première salle jaune avec rien dedans. Rien du tout. Tordez un peu la bouche et secouez doucement la tête de haut en bas pour donner l'impression que vous captez le sens de l'œuvre (œuvre intitulée « Rhapsodie en Mauve », bien entendu).
Etape 3 bis. Pénétrez dans une salle bleue. Répétez l'opération du rictus/mouvement de tête, tout ça. Réalisez que vous êtes entré par inadvertance aux toilettes. Maintenant que vous êtes là, profitez-en.
Etape 4. Observez une chaise (intitulée « le tractoriste échevelé », bien évidemment). Extasiez-vous outrageusement.
Etape 4 bis. Observez une seconde chaise (intitulée « propriété du musée »). Extasiez-vous derechef. (Oui, c'est la chaise du gardien.)
Etape 5. Recueillez-vous devant une montagne de confettis (sobrement intitulée « Retraite à taux plein du Poinçonneur des Lilas »). Trébuchez. Tombez dedans. Remettez tout en place ni vu ni connu.
Etape 6. Enfin, à la charmante dame qui vous demande si vous avez apprécié la visite, signifiez avec la force de l'expert en art, pourfendeur des esprits gras que vous êtes, que vous trouvez inadmissible le manque de respect des visiteurs qui balancent leurs déchets dans le musée. Et apprenez de la gracile personne que vous parlez là de l'œuvre magistrale du célèbre plasticien Hubert de Saint-Morêt intitulée « Schlingue ».
Etape 7. Allez au ciné en passant par le Mc do (tant qu'à ne pas être un bobo...)
Mission accomplie. Vous avez perdu toute crédibilité auprès de vos amis artistes et consort. Et qui c'est qui a gagné du temps ?
(Oeuvre de Joseph Kosuth - One and three chairs)
Etape 1. Affichez un air hébété, regardez partout autour de vous et ce, dès la billetterie comme si l'expo commençait par le comptoir. Ne sautez pas cette étape, il est important d'avoir l'air con dès le départ.
Etape 2. Ignorez le sens de la visite et démarrez votre hasardeuse déambulation par la fin du bazar ce, afin de vous assurer de ne rien entraver au thème, déjà obscur.
Etape 3. Pénétrez dans une première salle jaune avec rien dedans. Rien du tout. Tordez un peu la bouche et secouez doucement la tête de haut en bas pour donner l'impression que vous captez le sens de l'œuvre (œuvre intitulée « Rhapsodie en Mauve », bien entendu).
Etape 3 bis. Pénétrez dans une salle bleue. Répétez l'opération du rictus/mouvement de tête, tout ça. Réalisez que vous êtes entré par inadvertance aux toilettes. Maintenant que vous êtes là, profitez-en.
Etape 4. Observez une chaise (intitulée « le tractoriste échevelé », bien évidemment). Extasiez-vous outrageusement.
Etape 4 bis. Observez une seconde chaise (intitulée « propriété du musée »). Extasiez-vous derechef. (Oui, c'est la chaise du gardien.)
Etape 5. Recueillez-vous devant une montagne de confettis (sobrement intitulée « Retraite à taux plein du Poinçonneur des Lilas »). Trébuchez. Tombez dedans. Remettez tout en place ni vu ni connu.
Etape 6. Enfin, à la charmante dame qui vous demande si vous avez apprécié la visite, signifiez avec la force de l'expert en art, pourfendeur des esprits gras que vous êtes, que vous trouvez inadmissible le manque de respect des visiteurs qui balancent leurs déchets dans le musée. Et apprenez de la gracile personne que vous parlez là de l'œuvre magistrale du célèbre plasticien Hubert de Saint-Morêt intitulée « Schlingue ».
Etape 7. Allez au ciné en passant par le Mc do (tant qu'à ne pas être un bobo...)
Mission accomplie. Vous avez perdu toute crédibilité auprès de vos amis artistes et consort. Et qui c'est qui a gagné du temps ?
(Oeuvre de Joseph Kosuth - One and three chairs)
dimanche 22 janvier 2017
KATERINE
Vous êtes un auteur-compositeur-interprète de talent et pourtant le succès n'est pas au rendez-vous ? Changez de stratégie, laissez tomber le talent, écrivez n'importe quoi et vendez plein plein de disques. Pour ce faire, suivez scrupuleusement ces
étapes (pour un meilleur rendu) :
Etape 1. Ayez une plume médiocre et au besoin, étouffez en
vous cette vague facilité qui vous permet de rédiger des courriers administratifs.
Ecrivez comme un crustacé en bas-âge, je dirais.
Etape 2. N'ayez strictement rien à dire. Aucun message à
faire passer, aucune pensée, aucun sentiment à exprimer, rien. Attention, c'est
piégeux. Les idées du type « je ne comprends pas comment on peut aimer les
huîtres » ou « la pub de Sosh commence
à me les briser » sont des messages et ne vous mettent pas à l'abri de donner
du sens à votre texte voire de provoquer une émotion chez votre public. A
éviter donc.
Etape 3. Là, soyez attentifs, on entre dans la création pure
: choisissez un mot. N'importe lequel.
Exemple : table
Très bon exemple au
demeurant. Il n'évoque pas grand-chose, on l'entend toute la journée, il ne
dénonce pas des masses.
Etape 4. Choisissez un deuxième mot sans lien avec le premier.
Exemple : mortifère.
(Vous sentez ? Ça fleure déjà le disque d'or.)
Etape 5. Utilisez un mot de liaison pour relier les deux ou
faites carrément une phrase. Mais ATTENTION au sens. Je veux dire par là :
faites gaffe, faudrait pas que ça veuille dire quelque chose.
Exemple : Je
contemple ma table mortifère.
Etape 6. Reprenez ces étapes jusqu'à obtenir un texte.
Inutile de le faire trop long, vous pourrez répéter mille plusieurs fois vos
couplets. Comme personne ne comprendra quoi que ce soit, toutes façons...
Etape 7. Petite astuce : essayez de faire rimer vos phrases
débiles. C'est LE secret pour donner l'illusion d'un effort d'écriture.
Exemple :
Je contemple ma table mortifère
J'ai un camion qui sort de la narine
J'aurais aimé être un
sphincter
Pour pouvoir m'engager dans la Marine
(Ajoutez des lalala discordants entre chaque vers)
samedi 21 janvier 2017
LE MENAGE
Aujourd'hui, notre laboratoire d'expériences du quotidien
vous propose d'explorer la meilleure manière de ruiner 3 heures de ménage en 5
secondes (veillez à bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu) :
Etape 1. Rangez le bordel matériel accumulé depuis 2
mois dans votre maison (sans vouloir me vanter).
Etape 2. Après avoir pensé boire la javel ou vous asseoir
sur le balai de désespoir, constatez qu'il ne vous reste plus qu'à passer
l'aspi. Semi-victoire !
Etape 3. Passez l'aspi partout, partout. Partout !
Etape 4. Énervez-vous une demi-heure sur une toute mini
moitié de poussière récalcitrante.
Etape 5. Comprenez que votre aspi a les dents du fond qui
baignent.
Etape 6. Allez chercher un autre sac (oui, parce que vous,
vous n'avez pas le truc sans sac pratique de merde là).
Etape 7. Dépitez-vous la figure face à l'absence totale de
sac vierge.
Etape 8. Ayez la brillante idée de vider le vieux sac qui,
rappelons-le, est plein comme le postérieur d’une dinde de Noël.
Etape 9. Mourez d'asphyxie et du tétanos pendant l'opération.
(Ressuscitez promptement, le ménage n’est pas fini, eh, oh !)
Etape 10. Mobilisez toute votre maladresse pour déchirer le
sac et regardez, émue, le contenu se répandre dans la pièce, dans la maison,
dans le quartier...
Etape 11. Pleurez un peu, ça fera sortir les moutons de vos
yeux.
Voilà, si vous avez bien respecté les étapes, vous avez
ruiné votre ménage, vos nerfs et peut-être même votre aspirateur. Et qui c’est
qui a gagné du temps ?
vendredi 20 janvier 2017
LES COLLES DES PLAIES MOBILES
Vous en avez assez de la joie ambiante de Noël ? Aujourd’hui, nous allons apprendre comment perdre dix ans d’espérance de vie grâce au stress pendant le réveillon de Noël. (Merci de veillez à respecter scrupuleusement toutes les étapes pour un rendu optimal.)
Etape 1. Pour Noël, offrez à vos enfants l’école des Playmobils.
Etape 2. Profitez de leur éphémère gratitude (caractéristique intrinsèque du «pack enfant»). A ce stade, vous espérez 2 choses : bouffer votre dinde tranquillou, et que votre oncle mourra avant les élections vu ce qu’il est en train de vous raconter, mais ça n’a rien à voir.
Etape 3. Déclinez poliment la proposition de vos enfants de vous faire monter l’école des Playmobils tout de suite là maintenant (attention : le terme « proposition » est un terme de vulgarisation, le terme technique est « caprice »).
Etape 4. Un peu pour échapper aux propos xénophobes de Tonton, cédez à vos enfants. Et c’est partiiiii…
Etape 5. Commettez votre première erreur: asseyez-vous par terre, en tailleur, comme si vous étiez une gymnaste slovaque de 18 ans et pouviez rester dans cette position pendant des heures.
Etape 6. Attrapez le gros paquet, examinez avec circonspection la jolie photo de l'école déjà montée et dites à voix haute: "oh ça n'a pas l'air compliqué..." (Constatez que personne n'a prêté attention à votre remarque, votre famille vous a déjà oublié car eux, savent que vous ne reviendrez jamais.)
Etape 7. Ouvrez l'emballage à mains nues.
Etape 8. Allez plutôt chercher un outil (ciseaux, couteau, n'importe quoi sauf la pelle à tarte avec laquelle vous avez servi la bûche parce que vraiment, c'est pourri...)
Etape 9. Comptez le nombre de sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique...
Etape 10. Contenez vos larmes.
Etape 11. Découvrez le "guide de montage" copyrighté. Constatez qu'il possède 28 pages. Annihilez immédiatement ce relent de positivisme propre aux conneries noëlistifères qui insinue en vous l'idée ô combien erronée que 28 pages, ce n'est rien.
Etape 12. Evitez de commencer par la page 14. Vous n'irez pas plus vite. Soyez discipliné. C'est allemand.
Etape 13. Entamez la phase de montage proprement dite. Le guide officiel ne l'indiquant pas, je ne saurais trop vous conseiller de vous équiper a minima d'une gourde et d'une couverture de survie. Par contre, et c'est très important, n'acceptez aucune aide. Ce serait pire, croyez-moi. Car au mieux le disciple vous embrouillera dans votre stratégie de montage, au pire il vous fera pernicieusement remarquer que la minuscule pièce en forme de loupe qu'on se demandait bien à quoi elle pouvait servir cette connasse doit se placer entre la poutre 1A et le truc perpendiculaire 6B18" et que donc il faut tout démonter... Pas d'aide, donc.
Etape 14. Cherchez les tubes à essai. Vous avez bien compris. Vous, vous mesurez entre 1m50 et 2 mètres (j'ai tout le monde là, normalement) et vous trouvez ça relativement petit un tube à essai pour humain. Le Playmobil, lui, mesure 7 cm. Son tube à essai mesure donc 3 mm. Si vous avez séché la bio au lycée, je vous rappelle qu'un tube à essai est translucide... Attrapez donc l'un des tubes à essai, faites-le tomber au milieu de la multitude de petits bidules et de sachets plastiques que vous n'avez pas pris la peine d'évacuer au fur et à mesure, répondez pour la 3ème fois « non, j'ai pas le temps » à votre mère bourrée qui veut vous resservir de la bûche, engueulez le petit dernier qui trouve désopilant de foncer dans vos tas ordonnés de briques et tuiles Playmobils avec son monster truck tout neuf...et CHERCHEZ le tube à essai. L’esprit de Noël en a déjà pris un coup dans la tronche.
Etape 15. Prenez un lexomil.
Etape 16. Expliquez à vos enfants que les tubes à essai ne servent à rien, les Playmobils ne font pas d'essais, ils réussissent du premier coup. Ils sont allemands.
Etape 17. Alors qu'il est en train d'enfiler son manteau en baillant, demandez au dernier invité qui part d'avoir la courtoisie de vous laisser une lumière allumée. Il vous reste encore 3 heures de boulot.
Etape 18. Imbriquez des pièces qui ne s'imbriquent pas pour terminer plus vite.
Etape 19. Allez-y à la super glu si ça ne veut pas tenir.
Etape 20. Une fois l’école montée, poussez un cri de victoire du type « eh ben putain ! » et constatez que ça n’a pas réveillé vos enfants qui dorment depuis plus d’une heure sur le canapé.
Etape 21. Tentez de vous relever. Probable que ça craque un chouille.
Etape 22. Donnez un coup de pied dans le sapin en partant vous coucher mais PAS dans l'école des Playmobils.
Etape 23. Achetez de la pâte à modeler l'année prochaine.
Voilà, si vous avez bien respecté les étapes, vous avez réussi à passer un réveillon pourri. Et qui c’est qui a gagné du temps ?
Etape 1. Pour Noël, offrez à vos enfants l’école des Playmobils.
Etape 2. Profitez de leur éphémère gratitude (caractéristique intrinsèque du «pack enfant»). A ce stade, vous espérez 2 choses : bouffer votre dinde tranquillou, et que votre oncle mourra avant les élections vu ce qu’il est en train de vous raconter, mais ça n’a rien à voir.
Etape 3. Déclinez poliment la proposition de vos enfants de vous faire monter l’école des Playmobils tout de suite là maintenant (attention : le terme « proposition » est un terme de vulgarisation, le terme technique est « caprice »).
Etape 4. Un peu pour échapper aux propos xénophobes de Tonton, cédez à vos enfants. Et c’est partiiiii…
Etape 5. Commettez votre première erreur: asseyez-vous par terre, en tailleur, comme si vous étiez une gymnaste slovaque de 18 ans et pouviez rester dans cette position pendant des heures.
Etape 6. Attrapez le gros paquet, examinez avec circonspection la jolie photo de l'école déjà montée et dites à voix haute: "oh ça n'a pas l'air compliqué..." (Constatez que personne n'a prêté attention à votre remarque, votre famille vous a déjà oublié car eux, savent que vous ne reviendrez jamais.)
Etape 7. Ouvrez l'emballage à mains nues.
Etape 8. Allez plutôt chercher un outil (ciseaux, couteau, n'importe quoi sauf la pelle à tarte avec laquelle vous avez servi la bûche parce que vraiment, c'est pourri...)
Etape 9. Comptez le nombre de sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique contenant d'autres sachets en plastique...
Etape 10. Contenez vos larmes.
Etape 11. Découvrez le "guide de montage" copyrighté. Constatez qu'il possède 28 pages. Annihilez immédiatement ce relent de positivisme propre aux conneries noëlistifères qui insinue en vous l'idée ô combien erronée que 28 pages, ce n'est rien.
Etape 12. Evitez de commencer par la page 14. Vous n'irez pas plus vite. Soyez discipliné. C'est allemand.
Etape 13. Entamez la phase de montage proprement dite. Le guide officiel ne l'indiquant pas, je ne saurais trop vous conseiller de vous équiper a minima d'une gourde et d'une couverture de survie. Par contre, et c'est très important, n'acceptez aucune aide. Ce serait pire, croyez-moi. Car au mieux le disciple vous embrouillera dans votre stratégie de montage, au pire il vous fera pernicieusement remarquer que la minuscule pièce en forme de loupe qu'on se demandait bien à quoi elle pouvait servir cette connasse doit se placer entre la poutre 1A et le truc perpendiculaire 6B18" et que donc il faut tout démonter... Pas d'aide, donc.
Etape 14. Cherchez les tubes à essai. Vous avez bien compris. Vous, vous mesurez entre 1m50 et 2 mètres (j'ai tout le monde là, normalement) et vous trouvez ça relativement petit un tube à essai pour humain. Le Playmobil, lui, mesure 7 cm. Son tube à essai mesure donc 3 mm. Si vous avez séché la bio au lycée, je vous rappelle qu'un tube à essai est translucide... Attrapez donc l'un des tubes à essai, faites-le tomber au milieu de la multitude de petits bidules et de sachets plastiques que vous n'avez pas pris la peine d'évacuer au fur et à mesure, répondez pour la 3ème fois « non, j'ai pas le temps » à votre mère bourrée qui veut vous resservir de la bûche, engueulez le petit dernier qui trouve désopilant de foncer dans vos tas ordonnés de briques et tuiles Playmobils avec son monster truck tout neuf...et CHERCHEZ le tube à essai. L’esprit de Noël en a déjà pris un coup dans la tronche.
Etape 15. Prenez un lexomil.
Etape 16. Expliquez à vos enfants que les tubes à essai ne servent à rien, les Playmobils ne font pas d'essais, ils réussissent du premier coup. Ils sont allemands.
Etape 17. Alors qu'il est en train d'enfiler son manteau en baillant, demandez au dernier invité qui part d'avoir la courtoisie de vous laisser une lumière allumée. Il vous reste encore 3 heures de boulot.
Etape 18. Imbriquez des pièces qui ne s'imbriquent pas pour terminer plus vite.
Etape 19. Allez-y à la super glu si ça ne veut pas tenir.
Etape 20. Une fois l’école montée, poussez un cri de victoire du type « eh ben putain ! » et constatez que ça n’a pas réveillé vos enfants qui dorment depuis plus d’une heure sur le canapé.
Etape 21. Tentez de vous relever. Probable que ça craque un chouille.
Etape 22. Donnez un coup de pied dans le sapin en partant vous coucher mais PAS dans l'école des Playmobils.
Etape 23. Achetez de la pâte à modeler l'année prochaine.
Voilà, si vous avez bien respecté les étapes, vous avez réussi à passer un réveillon pourri. Et qui c’est qui a gagné du temps ?
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