samedi 20 janvier 2018

DÉCONFITURE DE BONNE MAMAN


Toutes les mères veulent être bonnes (comme "être une bonne mère") et toutes les mères veulent être bonnes aussi (comme "comment elle est bonne ta mère"). Mais les mères, dans leur course à la bonnitude, en oublient d'être originales. Et ça, c'est mal. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous allons apprendre à devenir une mère o-ri-gi-na-le ! (Merci de respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu )

Etape 1 : Faites bien la teuf tout le week-end et prenez la précaution d’éviter de faire les courses.

Etape 2 : Le dimanche, couchez-vous vers 3h du mat pour vous assurer une belle tête fiontale au réveil.

Etape 3 : Éveillez-vous le lundi matin 13 minutes avant l'heure-guillotine de l'école en prenant grand soin de laisser votre tronche dans son logement étroit et odorant.

Etape 4 : Apprenez de la bouche non fluorée de votre enfant qu'il a besoin d'un pique-nique là, tout de suite, pas demain, non, là, aujourd'hui, maintenant, pour sa géniale p***** de sortie de classe de m**** que sa c**** de gentille maîtresse de sa r**** a prévu en ce lundi. Pique-nique ta mère !

Etape 5 : Paniquez.

Etape 6 : Tentez rapidement de joindre par téléphone le ministère de l'Education Nationale pour vous faire expliquer comment déscolariser votre enfant là, tout de suite, maintenant. Après 12 minutes d'attente en musique, constatez qu'il est plus simple de lui préparer un pique-nique, en fait.

Etape 7 : Cherchez un petit sac à dos. Ne le trouvez pas. Cherchez un sac plastique. Ne le trouvez pas. Prenez un sac poubelle.

Etape 8 : Attrapez n'importe quelle boîte de conserve ( le mieux c'est une boîte de haricots rouge, je trouve ) et glissez-la amoureusement dans le joli sac poubelle de pique-nique.

Etape 9 : Ne lavez surtout pas de cuillère, trouvez plutôt une paille ( une du Mac Do d'hier, c'est parfait ) et collez-la sur la boîte de haricots avec un pansement parce que vous n'avez pas de scotch.

Etape 10 : Faites remarquer à votre gamin dont le visage est pétri d’ingratitude qu'il aura le repas le plus o-ri-gi-nal de la classe.


Faites vous des bisous, vous avez réussi un incroyable challenge dès le réveil et votre relation mère/fils en est sortie magnifiée. 


Et qui c'est qui a gagné du temps ?


PLONGEE EN THAILANDE


Aujourd’hui, nous allons concrétiser votre rêve : devenir plongeur professionnel en Thaïlande. (Merci de bien respecter les étapes pour un meilleur rendu.)

Étape 1 : Partez pour un mois en Thaïlande avec un petit budget. Ne préparez rien, n'organisez rien, vous êtes la Liberté, vous êtes le vent, vous êtes un oiseau. Et puis vous verrez bien. D’ailleurs, faites vôtre ce leitmotiv : « bah, on verra bien… ».

Étape 2 : Les premiers jours, décidez que vous êtes un baroudeur-happy-routard-roots-hippie-crado-trop-open-minded, portez tous les jours le même T-shirt, mangez dans la rue, dormez dans des poubelles et inversement.

Étape 3 : Au bout de quelques jours, décidez que vous voulez bien être un baroudeur mais que les budgets c’est comme les capotes, quand c’est trop serré ça coupe la chique. De plus, vous puez du T-shirt.

Etape 4 : Faites péter l'hôtel à cent boules. Pour deux nuits.

Étape 5 : Ayez un aigre relent de réalisme et demandez à votre conjoint si vous n'êtes pas en train de faire n'importe quoi. Entendez-le vous répondre, la tête dans le mini-bar : « On la débouche la bouteille de vin à 30 balles ? » et opinez.

Etape 6 : Le lendemain matin, regrettez vos choix infantiles et inconséquents et choisissez un hôtel vraiment dans vos moyens, à savoir le bouge le moins onéreux du coin, dont le nom « Sea View » (vue sur mer, donc) vous évoquera plus tard la stratégie du loup qui se fait passer pour une grand-mère afin de se taper ce con de Chaperon Rouge, ce qui est d’une crédibilité sans nom, on n’y croit pas une seconde, mais la vue sur mer, on y croit à mort, mon dieu que cette phrase est longue et encore j’ai pas mis d’adverbes.

Etape 7 : Réjouissez-vous un court instant en apprenant que l’hôtel  « Sea View » a été rénové. Un peu à la manière de la riche famille Cohen qui a dû céder sa demeure cossue à un vilain nazi pour aller s’entasser dans le Ghetto de Varsovie, découvrez avec humilité la chambre effectivement rénovée ou plutôt « en cours de rénovation ». A l’aide de votre appareil auditif, comprenez rapidement que la rénovation se poursuit d’ailleurs dans les chambres adjacentes et constatez, ému,  le caractère universel du son du marteau-piqueur qui est le même en Thaïlande qu’en France.

Etape 8 : Sortez sur la terrasse, demandez-vous ce que c’est que tout ce bordel en contrebas et constatez, ému, le caractère universel de la laideur d’une décharge qui est la même en Thaïlande qu’en France.  Déduisez que la seule vue que vous aurez de l’eau sera celle du fond de la cuvette quand vous vomirez de contrariété.

Etape 9 : Effectuez un salto arrière mental et décidez que ces considérations budgétaires ne cadrent pas avec votre vision résolument anti-matérialiste de la vie. Faites péter un hôtel à 200 boules.

Etape 10 : Remplacez dans toutes vos phrases l'expression « on verra bien » par « au point où on en est ».

Etape 11 : N’ayant  plus les moyens de rentrer chez vous, trouvez-vous un boulot de plongeur, pas celui qui explore les fonds marins, mais celui qui lave les assiettes dans les restaurants thaï, et ce, jusqu'à ce que le palu vous emporte...ou le vent.


Voilà, vous aurez d’abord appris que la misère est moins pénible au soleil ET dans un hôtel de luxe. Mais aussi que si la liberté se décide, la richesse non.


Et qui c'est qui a gagné du temps ?


LA RÉVOLUTION AUTARCIQUE


Aujourd'hui nous allons apprendre à vivre en autarcie jusqu'à la fin de nos jours. (Merci de bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu)

Étape 1 : Refusez en bloc le modèle de société consumériste qu'on cherche à vous imposer. Pour ce faire, rien de plus simple, dites NON dès qu'on vous parle de consommation. La réponse NON ne collera pas forcément à la conversation et vous prenez le risque que personne ne vous comprenne, mais les rebelles sont souvent des incompris, assumez votre différence.

Étape 2 : Décidez de ne vous alimenter qu'à base de produits de votre jardin. Constatez que seuls les bourges qui ont un jardin ont les moyens de se rebeller.

Étape 3 : Après avoir mangé de l'herbe et du gravier pendant quelques semaines, décidez d'équiper votre révolution alimentaire d'un potager.

Étape 4 : Plantez des graines, arrosez, dites sur Facebook que vous, vous n'allez pas à Carrefour comme les moutons (rhaaaaa du mouton !!! Non calmez-vous, je sais que vous n'avez pas mangé de viande depuis trois mois mais calmos), bref, vous avez un potager.

Étape 5 : Un beau jour, décidez de cuisiner un plat à base de poivron. Constatez que vous avez oublié d'acheter des poivrons à Carrefour (hein, ouais, parce que votre révolution, il y a un bail qu'elle a cédé aux appels du ventre...) Allez joyeusement au potager et ramenez trois magnifiques poivrons de votre production guevarienne, des genres de légumes militants quoi.

Étape 6 : Trouvez qu'ils sont quand même foutrement petits et biscornus dis donc. Mordez dedans et arrachez-vous votre gueule de rebelle.

Étape 7 : Chialez votre mère, mais c'est quoi ces poivrons qui te décollent le palais bordel ? (Notez le caractère révolutionnaire du légume qui casse le palais, bâtiment monarchique caractéristique du dedans de la bouche, s’il en est…)

Étape 8 : Déduisez que vous avez fait pousser des piments, révolutionnaires, certes, mais des putain de piments quand même.

Étape 9 : Décidez de transformer votre révolution potagère en grève de la faim.

Étape 10 : Mourez.


Voilà, vous avez vécu en autarcie jusqu'à la fin de vos jours, soit pendant 48 heures.


Et qui c'est qui a gagné du temps ?


LES ÉMOTIONS AUTOMOBILES


Aujourd'hui nous allons découvrir comment vivre des sensations fortes grâce à notre vieille voiture moche et qui pue. Guide rédigé pour une Clio mais fonctionne aussi avec une Ford Fiesta. (merci de bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu)

Étape 1 : les pré-requis
Ayez une voiture vieille, moche et qui pue. Cette étape peut prendre plusieurs années mais si vous êtes performant dans la négligence, à coup de créneaux ratés et de déchets glissés sous les sièges, vous pouvez obtenir un résultat satisfaisant au bout d'un mois. Ou alors vous avez trois gosses, et en deux heures c'est réglé.

Étape 2 : la haine, la honte
Maintenant que votre voiture est bien pourrie, amusez-vous à vous auto-humilier en prenant à bord des personnes plus importantes que vous socialement. (Auto-humilier...c'est drôle ça tiens)

Étape 3 : la sérénité, mais extrême (l'état de ta bagnole est tellement lamentable, il peut plus rien t'arriver)
Auréolée de votre nonchalance, allez garer votre catrouille (carrosse + citrouille) dans un parking réalisé par un architecte misanthrope. Choisissez par exemple un parking sous-terrain à plusieurs niveaux où les places ont la même numérotation à tous les étages. Garez-vous au niveau -2 et retenez biiiiiien que votre place, c'est la 19.

Étape 4 : l'angoisse, la peur
A votre retour, allez au niveau -3 et trouvez la place 19. Ressentez votre effroi devant la place 19...vide. Oui, je dis "votre" effroi parce que vous le connaissez bien, vous l'avez ressenti en ouvrant le journal pour les résultats du bac, en ouvrant le placard à apéros désert et en ouvrant la porte à votre belle-mère et sa valise (arrêtez d'ouvrir des trucs, ça ne vous réussit pas).

Étape 5 : La panique, la folie
Tout en suant abondamment, ayez une pensée étrange du type : "c'est con, je venais de payer le parking" puis cliquez comme un gros débile sur votre clé pour, alors là c'est au choix :
- essayer d'entendre le clic-clic de réponse pour localiser l'engin - impressionner les voleurs avec les lumières - ta voiture c’est Kit de K2000 et elle va te répondre



Étape 6 : le soulagement
Comprenez enfin que vous êtes au 19 du -3 et pas au 19 du -2. (Vous voyez que c'est important l'ordre des étapes, si vous commencez par la 6, ça marche pas)

Étape 7 : la transcendance
Retrouvez votre rougne minable dans un feu d'artifices interne de liesse nirvanesque. Soyez content quoi.


Voilà, vous venez d'éprouver mille sensations incroyables. Clio. Auto émotion. (Ah non, c'est Seat)

Et qui c'est qui a gagné du temps ?




LA RANDONNEE


Aujourd'hui nous allons être un petit malin et prendre un raccourci parce que la rando balisée, elle est trop dure. (Merci de bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu.)

Etape 1 : Repérez bien le parcours prévu sur la carte à moitié effacée sur un panneau devenu résidence termitière puis, depuis l’intérieur de votre jean slim et de vos petites baskets qui passent le videur en boîte de nuit, prenez un instant pour vous foutre de la dégaine des autres randonneurs, suréquipés et atteints d’une forme de consanguinité vestimentaire, é qué s’appelorio Quechua.

Etape 2 : Commencez la randonnée niveau « moyen ». Demandez-vous si le mec qui a qualifié le parcours comprend le mot « moyen » et s’il décrirait « les 12 travaux d’Hercule » comme un tutoriel pour refaire le carrelage de la cuisine. Après avoir grimpé 10 longues minutes dans la forêt, faites une pause et décidez si vous continuez ou pas. Bon, vu que je n’ai que 2 étapes, continuez.

Etape 3 : Escaladez plus que marchez une  pente dont la raideur serait à deux doigt de vous couper la faim, et ce, durant environ 7 heures. Arrivez plus ou moins en vie à un point culminant où que c'est joli à regarder. Faites une photo pour Facebook que vous légenderez « c'était difficile mais ça valait le coup » (mon cul, non, vu l'effort fourni, on devrait t'accueillir avec un mojito, un feu d'artifice et un orchestre), et constatez que vous n'avez pas marché 7 heures mais 2 et qu'il reste environ 4 heures de montée.

Etape 4 : Décidez de vous désolidariser de vos co-randonneurs et empruntez un pittoresque chemin de traverse pour profiter de cette jolie promenade un peu moins longtemps (je traduis : laisse les autres connards avec leur camel-back et les connasses avec leur camel-toe suivre leurs flèches vertes à la con et coupe tout droit jusqu'à la bagnole.)

Etape 5 : Ignorez l'évidence que si le chemin a été balisé c'est pour éviter de vous mettre en danger, prenez-en un autre et foncez comme un débile dans la bruyère, tombez régulièrement en prenant soin de vous tordre toutes vos chevilles. Renoncez. Essayez de rejoindre les randonneurs conventionnels en escaladant des éboulis de caillasse. Renoncez. Finissez de descendre cette putain de montagne et soyez récompensé par une jolie surprise en bas : un joli troupeau de jolies vaches.

Etape 6 : Ayez peur des vaches et sautez les barbelés dare-dare. (Si, ça fait peur une vache.)

Etape 7 : Traversez une forêt pendant une petite heure en vous enfonçant jusqu'aux genoux dans un bucolique mélange de boue, feuilles et animaux morts et soyez récompensé par une jolie surprise en bas : un joli troupeau de jolis chevaux.

Etape 8 : Constatez que oui, un cheval peut attaquer, ayez peur des chevaux et sautez encore des barbelés (alors quand je dis sauter, c'est davantage roule dessous comme une merde et laisse un bout de ton pantalon et une oreille.)

Etape 9 : Arrivez, victorieux et moralement brisé (c'est compatible) à une route. Notez qu'en quête de beaux paysages, c'est finalement la départementale 352 qui vous procure le plus grand émoi. Tapez-vous encore trois bornes de bitume en n'omettant pas de faire des doigts aux randonneurs en fluo du début qui passent à côté de vous en voiture vu que ça fait deux bonnes heures qu'ils ont fini la rando. Eux.

Etape 10 : Revenez sur le parking bien détendus et adoptez, pour les derniers mètres, la démarche nonchalante du mec qui ne suit pas les parcours balisés. Ou plutôt rampez jusqu’à votre voiture en pleurant.


Vous savez maintenant comment transformer une balade de 4 heures en 6 heures de parcours du combattant (mais le combattant qui a perdu).


Et qui c'est qui a gagné du temps ? (Ben c'est pas nous)


LES FUN…ERAILLES


Vous n’êtes pas très à l’aise aux enterrements et vous avez peur de faire des gaffes ? Réglons immédiatement ce problème de confiance en soi. Aujourd’hui, nous allons apprendre comment vous assurer de ne pas en louper une lors d’un enterrement. (Merci de bien respecter les étapes pour un meilleur rendu.)

Etape 1 : Allez à un enterrement. De préférence, pas le vôtre.

Etape 2 : Dites bien bonjour à tout le monde en prenant la « mine de circonstance », soyez dans le rôle, vous êtes à deux doigts du César, tout roule. Puis soudain, vous ne savez pas pourquoi, lâchez un presque jovial : « ça va bien ? » à l’épouse du défunt qui, évidemment, vous répond sèchement dans la foulée que ça pourrait aller mieux.

Etape 3 : Eloignez-vous discrètement de la famille proche, laissez planer le malaise et prenez des forces, c’est pas fini.

Etape 4 : Acceptez de lire un texte à l’église. Soyez-en même honoré. Prenez le texte qu’on vous tend, mettez le précieusement on ne sait pas où et attendez qu’on vous appelle pour lire. Pendant ce laps de temps, gargarisez-vous de l’image que vous allez donner en lisant ce truc, imaginez l’assemblée pendue à vos lèvres, secouée par un tsunami d’émotion tout ça tout ça.

Etape 5 : C’est à vous. Montez de 1 à 100 sur l’échelle du stress. Sortez du rang de chaises avec le calme qui vous caractérise, au passage écrabouillez consciencieusement les pieds de la cousine du défunt et bousculez légèrement sa mère qui a 100 ans. Entrez sur scène avec le sourire jusqu’aux oreilles, votre public vous attend.

Etape 6 : Réalisez où vous êtes et ce que vous êtes venus faire et reprenez la « mine de circonstance». Petite astuce mnémotechnique : normalement s’il y a un cercueil devant vous, des gens qui pleurent et plein de bougies de merde, c’est que c’est pas l’Olympia. A la limite le Bataclan (Rhooo). Bref, sortez votre texte et lisez-le. Il doit être dans votre poche.

Etape 7 : Essayez l’autre poche. Regardez dans vos chaussures peut-être. Envoyez des signaux de détresse à l’assistance à base de gros yeux et de sourcils circonflexes, assistance qui vous renvoie des regards noirs comme le dessous d’une soutane. Bon, tant pis improvisez. Après tout, vous avez sûrement autant de talent que Saint-Exupéry.

Etape 8 : Alors là tout est permis. Vous pouvez y aller : bredouillez, bafouillez, bégayez et bavouillez même si vous voulez, trompez-vous dans le prénom du mort et cerise sur le linceul, tentez la même blague de mauvais goût pour « détendre l’atmosphère » que vous aviez fait lors de son mariage.

Etape 9 : En vous rasseyant, constatez que les gens évitent votre regard. Ils sont sûrement subjugués, vos talents d’orateur imposent  le respect, félicitez-vous. La tension de la scène se relâchant peu à peu, commettez un léger impair en laissant échapper un rire sonore qui s’amusera à rebondir sur tous les murs de l’édifice, et vous fera quelque peu regretter la qualité acoustique du bazar. Cependant, riez 10 bonnes minutes et pleurez abondamment en essayant de faire passer ces larmes pour de la peine. En même temps, c’est vrai qu’il ressemble drôlement à un ninja, le curé. 

Etape 10 : Au sortir de l’église et galvanisé par votre prestation de toute à l’heure, surfez sur votre bouffée lyrique, et décidez d’aller mettre un mot plein de nostalgie dans le registre de condoléances. Ecrivez 3 pages relatant votre meilleur souvenir avec le disparu, à savoir : la fois où vous étiez bourrés et avez fini au bordel.

Etape 11 : Etonnez-vous qu’il y ait un deuxième registre de condoléances. Demandez à une dame manifestement très éprouvée « mais putain c’est lequel le livre d’or de Gérard ? ». Apprenez que vous avez raconté vos dérives sexuelles dans le mauvais bouquin. C’est la famille de l’enterrement suivant qui va être contente.

Etape 12 : Faites-vous oublier 5 minutes, du moins jusqu’à la mise en bière. Arrivé au cimetière, faites la queue pour jeter une rose dans la tombe béante. C’est à vous, approchez-vous, encore, encore, vous ne voyez pas bien le cercueil, il est tout au fond. Et vous, vous voulez dire un bel au-revoir à votre ami. Faites déraper votre mocassin sur la terre humide et tombez dans le trou. Attendez qu’on vous lance une corde et décidez si vous préférez la saisir pour sortir de cette situation, ou vous étrangler avec, pour sortir de cette situation aussi, mais plus dignement.


Voilà, déjà qu’on ne vous invitait plus aux mariages, normalement, vous devriez être tranquille un moment niveau invitations aux funérailles.

Et qui c’est qui a gagné du temps ?

(Avertissement au lecteur : uniquement basé sur des faits réels…y compris l’étape 12 qui est à peine croyable, je sais)
(… on en rit encore)
(c’est pas bien)
(mais quand même !)




LE MASQUE DE BEAUTE


J'ai testé pour vous... Aujourd'hui nous allons découvrir comment crisper notre visage dans un élan de haine profonde grâce à un masque détente. (Le respect scrupuleux des étapes est indispensable)

Étape 1 : Prenez un moment pour vous dans la salle de bain dans le but d'anéantir le stress de la semaine. Mettez de la musique pour couvrir les cris de votre famille qui vous cherche partout, balancez dans la baignoire des boules bizarres qui font des bulles et qui sentent la vendeuse de Sephora, servez-vous un verre de rouge, bon pour la peau (ah non ?) etc.

Étape 2 : Étalez sur votre visage un de ces masques en tissu imbibé de produit hautement cancérigène mais qui vous rendront belle. Si le stress ne vous tue pas, le masque destiné à vous détendre le fera, mais à ce stade, survivre avec les indemnités de la Sécurité Sociale on s’en fout, on veut juste avoir le derme figural reposé.

Étape 3 : Constatez que dis donc c'est super ce masque qui vous fait la tronche de Jason dans Vendredi 13, mais que pour zigouiller les mauvaises ondes accumulées, ressembler à un psychopathe c'est pas plus mal. Mon petit conseil plus : veillez à positionner cette merde gluante de manière à pouvoir respirer (j'avais pas vu les trous pour le nez, perso).

Étape 4 : Telle une superbe sirène, égérie du service des grands brûlés, coulez-vous lentement dans votre bain en maintenant votre verre de rouge en équilibre, et...dé-ten-dez-vous !

Étape 5 : Toute à vos rêveries de bien-être, c'est avec la plus grande nonchalance que vous tournez votre face de suaire vers la porte qui s'est entrebâillée et laisse apparaître la tête sidérée de votre conjoint.

Étape 6 : Entendez la personne qui partage votre vie rire dans le couloir, d'un rire à fissurer un mur porteur... Regardez-le repasser à nouveau la tête par la porte, vous regarder, et repartir à rire à en chialer, souhaitez-lui une mort atroce et crispez consciencieusement tous les muscles de votre visage jusqu'à obtenir la texture d'agrume des fesses de Nadine Morano.


Voilà, vous avez réussi à crisper votre visage dans un élan de haine profonde grâce à un masque détente de mes couilles.


 Et qui c'est qui a gagné du temps ?


jeudi 11 janvier 2018

TANT VA LA CRUCHE...


Ayant toujours à cœur de vous aider à affronter vos tracas du quotidien avec courage mais sans dignité, aujourd’hui nous allons apprendre à réagir de manière totalement disproportionnée face à une coupure d’eau. (Merci de respecter les étapes pour un meilleur rendu.)

Étape 1 : Emménagez et oubliez d’appeler la Générale des Eaux. Vous avez de l’eau, donc vous vous en foutez. Demain est un autre jour, qui vivra verra, Carpe Diem et tout le bordel.

Étape 2 : Environ 2 mois plus tard, après une journée bien longue qui ne saurait se soigner qu’en dissolvant votre corps meurtri dans un bain avec des petites bulles qui puent la myrtille et un palmipède hétéro en plastique (oh ça va, dure la journée on a dit), récupérez vos enfants à l’école et développez un argumentaire de 7 km à votre fille de 5 ans pour qu’elle accepte d’aller au bain sans fissurer le carrelage avec ses cris (bain, dont vous, vous rêvez, je viens de le dire).

Étape 3 : L’enfant enfin conditionnée selon un protocole digne d’un instructeur des jeunesses hitlériennes, entrez chez vous, passez devant l’évier rempli jusqu’à la glotte de vaisselle sale qui sent tout sauf la myrtille (faudra vite faire la vaisselle, quoi) et foncez faire couler le bain. Soufflez et espérez un miracle pour réussir à vous détendre un jour.

Étape 4 : Constatez qu’un miracle s’est produit (merci Qui ?) car l’eau est devenue invisible. Dingue. Pour remercier Celui qui vous a exaucée, adressez-Lui cette prière : « PUTAIIIIN ils nous ont coupé l’eau ces fils de pute !!! » Amen.

Étape 5 : Testez de manière aussi compulsive qu’absurde tous les robinets de la maison comme si les mecs n’avaient coupé l’eau que dans la baignoire. Et à chaque fois entonnez ce petit mantra : « Putain on n’a plus d’eau !!».

Étape 6 : Calmez votre fille qui à force de vous entendre dire qu’il n’y a plus d’eau, pense qu’il n’y a plus du tout d’eau sur la planète et qu’on va tous mourir et qu’en plus ça va devenir très nul les batailles de pistolets à eau...

Étape 7 : Expliquez également à votre fille ce qu’est un fils de pute.

Étape 8 : Un peu comme si vous viviez en 40 et que vous entendiez la sirène annonciatrice de bombardements, réagissez immédiatement en mère-courage, ordonnez à vos enfants de remettre les manteaux, entassez-vous dans la voiture avec sacs pleins à craquer de fringues, cartables, affaires de toilette, jouets, gosses toujours pas lavés, et débarquez chez vos parents en mode réfugiée climatico-politico-syrienne, pas en boat-people ceci dit, ce serait pas dans le thème.

Étape 9 : Vos enfants enfin lavés, ressourcez-vous auprès de vos parents qui vous ont accueillis et, à la lumière d’une bougie, racontez-vous vos faits d’armes dans la résistance. La lutte continue.

Étape 10 : Le lendemain matin, appelez la Générale De Gaulle. Non des Eaux. Et telle l’ancienne combattante galonnée de la vie que vous êtes, exigez qu’on vous remette l’eau sur-le-champ (de bataille) !

Étape 11 : Insufflez le ton de cruche le plus adéquat dans votre « Aaaaaah… »  pour répondre au monsieur de l’eau, Bob l’éponge là, qui vous dit gentiment : « Madame, il vous suffit d’aller au compteur d’eau et de tourner le robinet. »


Voilà, vous savez désormais comment aller au front pour récupérer l’eau : à la sueur de votre front. Et tant va la cruche à la Générale des Eaux qu’à la fin c’est une connasse.

Et qui c’est qui a gagné du temps ?