samedi 20 janvier 2018

LA RANDONNEE


Aujourd'hui nous allons être un petit malin et prendre un raccourci parce que la rando balisée, elle est trop dure. (Merci de bien respecter toutes les étapes pour un meilleur rendu.)

Etape 1 : Repérez bien le parcours prévu sur la carte à moitié effacée sur un panneau devenu résidence termitière puis, depuis l’intérieur de votre jean slim et de vos petites baskets qui passent le videur en boîte de nuit, prenez un instant pour vous foutre de la dégaine des autres randonneurs, suréquipés et atteints d’une forme de consanguinité vestimentaire, é qué s’appelorio Quechua.

Etape 2 : Commencez la randonnée niveau « moyen ». Demandez-vous si le mec qui a qualifié le parcours comprend le mot « moyen » et s’il décrirait « les 12 travaux d’Hercule » comme un tutoriel pour refaire le carrelage de la cuisine. Après avoir grimpé 10 longues minutes dans la forêt, faites une pause et décidez si vous continuez ou pas. Bon, vu que je n’ai que 2 étapes, continuez.

Etape 3 : Escaladez plus que marchez une  pente dont la raideur serait à deux doigt de vous couper la faim, et ce, durant environ 7 heures. Arrivez plus ou moins en vie à un point culminant où que c'est joli à regarder. Faites une photo pour Facebook que vous légenderez « c'était difficile mais ça valait le coup » (mon cul, non, vu l'effort fourni, on devrait t'accueillir avec un mojito, un feu d'artifice et un orchestre), et constatez que vous n'avez pas marché 7 heures mais 2 et qu'il reste environ 4 heures de montée.

Etape 4 : Décidez de vous désolidariser de vos co-randonneurs et empruntez un pittoresque chemin de traverse pour profiter de cette jolie promenade un peu moins longtemps (je traduis : laisse les autres connards avec leur camel-back et les connasses avec leur camel-toe suivre leurs flèches vertes à la con et coupe tout droit jusqu'à la bagnole.)

Etape 5 : Ignorez l'évidence que si le chemin a été balisé c'est pour éviter de vous mettre en danger, prenez-en un autre et foncez comme un débile dans la bruyère, tombez régulièrement en prenant soin de vous tordre toutes vos chevilles. Renoncez. Essayez de rejoindre les randonneurs conventionnels en escaladant des éboulis de caillasse. Renoncez. Finissez de descendre cette putain de montagne et soyez récompensé par une jolie surprise en bas : un joli troupeau de jolies vaches.

Etape 6 : Ayez peur des vaches et sautez les barbelés dare-dare. (Si, ça fait peur une vache.)

Etape 7 : Traversez une forêt pendant une petite heure en vous enfonçant jusqu'aux genoux dans un bucolique mélange de boue, feuilles et animaux morts et soyez récompensé par une jolie surprise en bas : un joli troupeau de jolis chevaux.

Etape 8 : Constatez que oui, un cheval peut attaquer, ayez peur des chevaux et sautez encore des barbelés (alors quand je dis sauter, c'est davantage roule dessous comme une merde et laisse un bout de ton pantalon et une oreille.)

Etape 9 : Arrivez, victorieux et moralement brisé (c'est compatible) à une route. Notez qu'en quête de beaux paysages, c'est finalement la départementale 352 qui vous procure le plus grand émoi. Tapez-vous encore trois bornes de bitume en n'omettant pas de faire des doigts aux randonneurs en fluo du début qui passent à côté de vous en voiture vu que ça fait deux bonnes heures qu'ils ont fini la rando. Eux.

Etape 10 : Revenez sur le parking bien détendus et adoptez, pour les derniers mètres, la démarche nonchalante du mec qui ne suit pas les parcours balisés. Ou plutôt rampez jusqu’à votre voiture en pleurant.


Vous savez maintenant comment transformer une balade de 4 heures en 6 heures de parcours du combattant (mais le combattant qui a perdu).


Et qui c'est qui a gagné du temps ? (Ben c'est pas nous)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire